Fables & poésies

Celle-là était juste pour un devoir de français. < Faites une fable en prose avec une morale explicite >.


Les riches donnent aux pauvres
Ce que les pauvres servent aux riches :
Il est là question de partage,
Illustrons-le par une fable.

Un lion, fort et puissant, dominait la savane,
Il avait force servantes, force chasseuses,
Qui lui apportaient chaque jour son repas.
Or plus lion geignait une hyène,
Bien peu gâtée par la vie,
Pauvre et affreusement laide :
Chaque jour n'amenait pas son pain.
S'armant de patience envers le Sire, sûre d'elle,
Elle attendait sans cesse les restes.
Hélas ! le sire avait fort bon appétit, et il ne restait
Que quelques os et de la peau :
Ainsi la hyène s'en retournait, affamée, à son logis.
Elle l'alla quérir un jour de jeûne,
Et lui dit, lui geignit, lui répéta, lui hurla
Une ode à la famine et à la misère.

<< Sire, pourquoi mangez-vous à votre faim
tandis que je n'ai pour toute pitance que des os ?
- C'est parce que je suis Roi, très chère.
-Sire, pourquoi êtes-vous entouré de chasseuses
alors que je suis seule ?
- C'est parce que je suis Roi, très chère.
- Sire, pourquoi êtes-vous tant aimé alors que vous ne donnez rien,
et moi qui donne sans compter, je suis détestée ?
- C'est parce que je suis Roi, très chère. >>

Dépitée, la hyène s'en alla vers d'autres terres,
Emmenant sa faim et la paix à la fois.
La savane, n'étant plus nettoyée, vit croître les cadavres,
Repoussant les proies, terrifiées de côtoyer la mort.
Les prédateurs affamés, attirés par l'odeur,
Vinrent envahir les terres autrefois florissantes.
Le roi malheureux s'en alla repentir auprès de la hyène :

<< Revenez, lui dit-il, chère soeur :
J'admets mes fautes.
Dorénavant, vous aurez autant de richesses et de pitance
Qu'un Roi, car vous avez prouvé par votre sagesse
Que vous valez autant, si ce n'est plus. >>

« Je T’ai donné trois âmes en parfait état ! N’est-ce pas assez ?
- Tu vaux tellement plus que trois âmes… cependant, j’accepte. Tu a payé pour 10 ans si personne ne vient te tuer. Un jour, il faudra bien que tu M’accompagne…
- Pas encore, chère Amie, pas encore. Laisse-moi dix ans, puis dix ans encore ; laisse-moi vivre jusqu’à la mort… »


L’homme se passa la main sur le visage et soupira. En voilà encore, trois âmes mortes. Oh, des esprits, il en avait vu plein. Parfois, il y en avait tellement qu’il fallait leur aménager un coin pour les faire patienter. Ça prenait des jours à classer. C'est qu'avec toutes ces âmes qui vaquaient entre le monde des vivants et celui des esprits, il fallait être organisé ! Mais ceux-là... ces trois âmes, un peu déboussolée... non, sérieux, il avait rien trouvé de mieux ? Il les appela. C'était comme une lumière dans leur obscurité ; les fantômes voyaient du blanc, et, dès qu'il les appelait, alors les morts le voyaient. Généralement, il était assez pote avec ceux qui venaient. C'étaient une femme, un adolescent et une enfant. Ce fut la femme, grande et élancée, ses cheveux d'un roux ardent lui tombant en cascade sur les épaules, qui lui posa la question en premier.

« Où suis-je, et qui êtes-vous ?
– Très chère, avant de vous répondre, dit placidement l'homme, je me permettrais de vous reprendre ; il n'est plus question de « je » mais bien de « nous », car, dès à présent, vos destins sont liés.
– Je ne connaît pas ces personnes, cependant, si cela peut vous aider à nous répondre, répliqua, légèrement surprise par le ton si sage et si calme de l'étranger, soit.
– Bien. Vous êtes à l'endroit que les hommes nomment le « Paradis ». Pour notre part, nous lui avons choisit le nom de Soul City, la cité des Esprits.
– Des esprits ? »

Surpris, les deux âmes se tournèrent simultanément vers le garçon albinos. L'enfant, elle, ne broncha pas. Elle se contentait d'écouter. Mais le jeune adolescent n'avait pu retenir ce cri, venu du coeur. Il se rappelait peu à peu des phares de la voiture, déboulant plein gaz. En revanche, il n'avait pas eu mal, ou, s'il avait souffert, du moins ne s'en souvenait-il plus. Il continua sur sa lancée, les larmes aux yeux.

« Nous sommes morts ?
- Oui. »

L'homme, un saint puisqu'ils étaient morts, n'ajouta pas « désolé ». Déjà parce que ce n'était en rien sa faute, ensuite parce que ce n'était certes pas un mal de quitter cette terre de pollution, de vices et de crimes, et enfin parce que s'il avait été désolé pour tous les morts qui étaient passés depuis le début de son service, autant aller chercher une pierre de réincarnation tout de suite et se faire changer en homars !

« Pour en revenir à qui je suis, continua-t-il, ignorant superbement le garçon désespéré, je suis celui qui acceuils et guide les nouveaux morts. En gros, j'ouvre les portes de Soul City. Mais ce n'est pas très important ; qui êtes-vous, vous, est déjà nettement plus intéressant. Vous êtes ceux qui sauverons le monde.
– Lequel ? Répliqua assez bêtement la femme.
– Les deux, en fait.
– Et comment on censés procédé ? Et puis de qui, de quoi ? Pleurnicha l'ado
– Eh bien... de qui, d'un mage noir qui refuse de mourir. De quoi, de la destruction. Mais laissez-moi vous expliquer ; normalement, une âme, qu'elle ait une vengeance ou non, quand son corps meure, monte ici où elle rentre à Soul City. après avoir subit le lavement -on enlève juste les pensées néfastes, comme le racisme, des trucs comme ça-. Mais les hommes ont peur de mourir, et certains d'entre eux maîtrisent la magie noir. Ce sont des « mages noirs ». Ils troquent avec la Mort elle-même en échangeant des âmes d'autres êtres vivants contre des années en plus à vivre en pleine forme.
– Vous voulez dire que c'est à cause d'un mage noir qui nous a vendu qu'on est morts ? Ragea l'enfant, parlant pour la première fois d'une voix trop rauque pour une petite fille de son âge.
– Oui, c'est à peu près ça. Sauf que vous n'êtes pas tout à fait mort. Une partie de votre âme revient au mage noir, ce qui vous empêche d'accéder à Soul City. Généralement, dans ce cas-là, on vous renvois à Soul World pour que vous accomplissiez le meurtre du mage noir. À ce moment-là, toutes les âmes qu'il ou elle a sacrifié peuvent entrer.
– Qu'est-ce que Soul World ? Demanda le garçon, attentif, ayant effacé sa peine d'un revers de main
– C'est un univers en parallèle avec celui des humains, Alive World. Vous voyez les humains mais eux ne vous voient pas, à moins d'être spécial. Vous les traversez sans qu'il ne s'en rende compte. Bref, c'est la Terre des Esprits. Si vous avez bien suivit, vous devez juste éliminer un mage noir...
– c'est vite fait ! Quelques baffes et le tour est joué ! Grogna l'enfant.
– Oui, sauf que ce mage noir est spécial. La Mort n'a pas le choix : le troc des âmes n'est pas interdit, et même si cela la fait rager, elle est obligée d'accepter. Mais lui... un mage noir basique tient trente ans sans se faire tuer. Lui, il a milles ans, et aucune âme n'a pu le faire tomber.
– Alors pourquoi nous, nous y parviendrions ? Question posément l'ado
– Parce qu'à force de le pousser à l'erreur subtilement, la Mort a réussit à lui faire faire un faux pas. Il vous a tué tous les trois, à la même heure, au même moment. »

En bon conteur, le Gardien des Portes s'arrêta un instant, ménageant le suspens. L'enfant grognait d'excitation : une bonne bagarre, youpi ! Elle en avait assez du récit trop long à son goût. Taper, ça, elle savait faire ! La femme, elle, s'était prise au récit, et ressentait un profond dégoût pour le mage noir, que l'enfant voyait en adversaire. L'adolescent, enfin, réfléchissait à vive allure. Une âme, c'était une âme, rien de plus, qu'il devait sacrifier, alors pourquoi trois... soudain, cela lui vint. Un livre, très ancien, écrit en latin, lui délivrait la réponse. Bon sang, c'était du génie pur ! La Mort devait être une fine stratège !