Anmélia

Alors, je préviens tout de suite, pour les fans de magie, qui restent collés à leur Harry Potter, ne lisez pas ceci. Non pas que ce soit un remix, non (il n'y a pas de baguettes, de hiboux, de sorcellerie à proprement parler), mais certains me disent que je m'en suis inspirée, dans le sens où mes persos font des trucs surnaturels. Ce qui est faux, bien entendu, la magie n'a pas été inventée par J-K. Rowling. Et mon "Don" encore moins...






« Patron, j’ai un truc à vous montrer.

Le dénommé « Patron » n’eut même pas besoin de se retourner pour répondre :
-Quoi, Tyui ??
-Bah, si vous voulez le voir, va falloir vous retourner. »

Un peu exaspéré, Iwal –l’autre nom du Patron- se retourna d’un glissement de talon, et s’approcha de son homme à tout faire.
Le grand colosse frôlant les deux mètres portait nonchalamment une fille dans ses bras. La peau blanche de l’homme et ses cheveux blonds différaient totalement avec la peau dorée et les cheveux bruns de la jeune fille.

« Il me semble t’avoir déjà dit de ne pas venir pendant nos conseils, Tyui. Donc, quel est le motif de ta désobéissance cette fois-ci ?? »

Oui, il savait, Tyui, qu’il n’avait pas le droit de venir dans les souterrains. L’entrée y était presque invisible et inconnue du grand public, il ne fallait pas qu’elle soit découverte. Mais, cette fois, il avait une bonne raison.

« J’ai trouvée cette fille au bar. Elle était serveuse…et, elle a fait du bleu.

Une table toute proche eut le malheur de se trouver sous le poing d’Iwal. Il l’abattit sur le bois sans aucun état d’âme. Avant de hurler :
-Penses-tu que dès qu’un enfant découvre son don, je puisse le former ?! NON !! Je n’en ai pas le temps, ni l’envie, ni la motivation ! Et tous les Maîtres ont déjà un élève.
-Mais…balbutia le colosse.
-Ça suffit !! Ramène cette fille à son bar, et qu’elle grandisse dans l’ignorance !!
-Mais j’ai entendu son nom…
-Je m’en moque éperdument. Maintenant, pars !! »

Avant d’obéir, Tyui déposa délicatement le frêle corps par terre, et retourna vers la porte. Avant de sortir, il plongea ses yeux bleus dans les yeux de son Patron, pour terminer sur cette phrase :
« Elle s’appelle Anmélia. »

Et, en sortant, il n’entendit pas le murmure surpris de l’assemblée, et la toux d’Iwal, signe qu’il s’étouffait…

[Merci Storm, ça me fait très plaisir !! <3 ]


Ses yeux s’ouvrirent sur une vague impression de « J’ai loupé un épisode ». Elle était allongée, et un jeune homme était…hum…au-dessus d’elle, visiblement perdu dans ses pensées. Bien, elle allait attendre de recouvrer un peu ses esprits avant de tenter quelque chose, car elle ne voyait pas du tout pour quelle raison elle pourrait se trouver là…

Pendant ce temps, Iwal pensait. Il ressassait dans sa tête la scène de la veille. Quand Tyui était parti, en laissant derrière lui le nom de la jeune fille, il s’était étouffé. Non pas de rage, non, mais de stupeur. Ainsi, la légende était vraie !! Doucement, il s’était approché, puis accroupi, près du corps gisant à terre. Et, sans plus réfléchir, il l’avait prit dans ses bras. Anmélia ne méritait pas cela. Puis, suivirent deux longues heures de négociation avec ses pairs, deux heures dont il sortit vainqueur. Il pouvait garder la fille, mais il devait tout prendre à sa charge. Et, trois ans plus tard, elle devrait être prête. Il n’avait pas un jour de plus. Un deal dur à respecter, surtout qu’elle devait vivre dans l’ignorance. Et d’autant plus dur qu’il avait tout juste été nommé Maître, et qu’il faisait ses premiers pas avec la fille la plus importante de l’histoire…

Un « Hum-hum » fini de le réveiller. Il sortit de sa bulle, pour regarder la jeune fille. Elle le fixait de ses yeux marrons, qu’un feu ardent semblait consumer. Elle tenta de se redresser, mais porta bien vite une main à sa tête. Alors, le jeune homme, le plus doucement du monde, posa une main sur son épaule, et l’obligea à rester allongée :
« Tu es encore trop faible pour tenter de faire ça. Reste tranquille, ça vaudra mieux.
-Peut-être, mais là, je suis en position vulnérable face un total inconnu. Donc, j’essaie de ne pas rester inférieure. Simple question de bon sens.
-Je ne suis pas là pour te faire du mal.
-Ça, c’est vous qui le dites. Et on m’a appris à ne pas faire confiance aux inconnus. Et encore moins à ceux qui m’assomment pour me ramener dans leur lit.
-C’est mon homme à tout faire qui t’a assommée. Moi, je n’y suis pour rien. Crois-moi.
-Ouais…. Mais alors vous me promettez de me ramener chez moi après ??
-Oui, promis.
-Bon, c’est vraiment parce que vous ne m’avez pas touchée.
-Ah, et comment en es-tu sûre ?? »

Elle mit une main sous la couette, et en ressortit un cheveu. Devant l’air interloqué de l’autre, elle expliqua :
« Je travaille dans une brasserie, pas forcément bien fréquentée. Donc, je cache un cheveu dans mes sous-vêtements. Ainsi, s’il est toujours là, c’est qu’on ne m’a pas touchée.
-Très astucieux. Mais, au fait, pourrais-je savoir ton nom ?? Ainsi, nous ne serons plus inconnus l’un de l’autre.
-Amélia.
-Faux. N’essaie pas de cacher le prénom qui fait de toi celle que tu es.
-Ouais, vous dites ce que vous voulez, j’ai pas que ça à faire de falsifier mon identité.
-Ah oui ?? Pourtant, il me semblait que tu t’appelais Anmélia. Mais peut-être me suis-je trompé. Ainsi, tu pourras rentrer bien plus vite que prévu sous les combles de ta brasserie. »

La jeune fille prit un air totalement paniqué, et se jeta hors du lit. Puis, elle alla à l’autre bout de la pièce, et se mit en position de défense :
« Comment vous savez ça ??
-Peut importe. Tout ce que je sais, c’est que tu es bien la bonne personne. Donc, voudrais-tu bien t’asseoir. Là, c’est moi qui me sens inférieur.
-Je n’aime pas ce prénom bizarre. Mes parents ont du trop boire ce jour-là. Alors, à part mon patron, qui m’a recueillie, personne ne sais vraiment comment je m’appelle. Jusqu’à aujourd’hui.
-Mais ce prénom fait de toi ce que tu es, Anmélia.
-Ouais, bah ce que je suis, je le regrette, figurez-vous. Au fait, on est où ??
-Ouvre la fenêtre. »

Elle s’exécuta, et ne put retenir un « Oh ! » de stupeur. Devant elle s’étalaient les toits mythiques de Paris, avec sous ses pieds les Champs-Elysées grouillant de monde. Elle se trouvait à deux pas de la tour Eiffel, dans un appartement spacieux, qui devait coûter une vraie fortune. Mais qui était donc ce mystérieux inconnu ?? Elle lui demanda, et il lui répondit :
« Iwal. Tu vois, moi aussi j’ai un prénom bizarre. Mais je l’accepte. Et cela fait que je suis bien plus en paix avec moi-même que toi.
-Ouais, c’est ça, quand j’aurais besoin d’un psy’, je ferais appel à vous. M’en fiches de ma paix intérieure, faut que j’arrive à vivre, c’est tout. Et c’est déjà bien assez compliqué sans que des gens m’enlèvent.
-Tu m’en voudras donc toujours pour ce que j’ai fait ?? Tu es bien rancunière.
-Et vous bien mystérieux. Vous m’assommez juste pour me faire la causette dans votre appart’ ??
-A vrai dire, non. Une raison bien plus louable a amené Tyui, celui qui t’a assommé, à te conduire jusqu’à moi. Et, je suppose que tu veux savoir laquelle, n’est-ce pas ??
-Non, pas du tout. C’est vrai que, quand je me retrouve dans le lit d’un parfait inconnu, j’ai pour habitude de ne rien demander. Mais vous êtes totalement malade ou dérangé pour me demander ça ?? N’importe qui dans mon cas aurait déjà bien voulu le savoir. Et certaines personnes n’auraient pas été bien douces avec vous, je peux vous l’assurer.
-Viens t’asseoir, j’ai peur que tu t’écroules.
-C’est ça, c’est ça. Je suis assez grande pour me tenir seule sur mes deux jambes, figurez-vous.
-Très bien, tu fais ce que tu veux. Alors, Anmélia, tu possèdes ce qu’on appelle le Don.
-Cool, j’ai un don. Wahh, je dois faire quoi, là ?? Me mettre à genoux et vous remercier en pleurant de croire en moi ?? Ou vous croire et débuter une carrière ??
-Anmélia, je ne plaisante pas. Je parle du Don, avec un D majuscule. »

Il mit tant de persuasion et de cœur dans ses paroles que la jeune fille devint tout à coup attentive. Elle s’excusa de s’être moqué de son interlocuteur, et lui demanda de lui expliquer plus en détails ce qu’il voulait dire. Ce à quoi il répondit :
« Je sais que tu es capable de faire des choses que le commun des mortels ne peut pas faire. Comme, par exemple, faire sortir une lumière bleue de l’intérieur de ton poignet et lui demander de faire ce que tu veux, n’est-ce pas ?? »

Il l’avait pourtant prévenue. Elle risquait de s’écrouler. Par chance, elle se rattrapa au dossier d’une chaise, les deux mains la soutenant. Elle haletait de panique, de peur de savoir que cet inconnu connaissait tout d’elle. Doucement, elle contourna la chaise, s’y assit, et mit sa tête entre ses deux mains, en cachant son visage. Après de longues minutes, elle se redressa, et dit simplement :
« Parlez ! »

hum.... une chose à dire : la suite ?