E.T. rentrer maison ! [PV : Phoenix * Mestizin]

C'est un amas de rochers entrelacés par des racines solides des arbres d'alentours, éclairé par les rayons laiteux d'une lune aussi fine qu'une plume. C'est ma maison. Pas celle où j'ai passé mon enfance si solitaire, cette solide bâtisse de briques et de barreaux, dans ma petite cage devant la grande porte. Celle-là est beaucoup plus accueillante, même si je n'y suis pas venue depuis un bout de temps. Je ne suis pas spécialement solitaire : ce serait plutôt le contraire. Cependant je suis bien capable de me débrouiller toute seule. Pour moi, cette meute, ce n'est pas une famille ; je n'ai jamais eu de famille ; c'est une protection. Or toute mon enfance, j'ai voulu prouver aux humains qu'ils pouvaient me laisser survivre seule, et me voilà enrôlée dans une meute car j'étais finalement trop faible ; j'ai besoin de me prouver mon indépendance. Et aujourd'hui, c'est la meute qui m'est dépendante, car c'est la famine, et je suis une chasseuse. D'ailleurs, je n'arrive pas la gueule vide, j'ai une proie, un bébé caribou. C'est gros, certes, mais il avait déjà la patte cassée.

Bon, il n'y a toujours pas de louveteaux. Tant mieux, ça me fait moins de gueules à nourrir, et je n'aime pas spécialement les bébés. Peut-être parce qu'ils me rappellent mon passé, ou bien parce que les petits n'ont jamais été pour moi que de la nourriture facile... je sais, c'est cruel, mais je suis une chasseuse, cela influe sur ma façon de penser. Tiens, au fait, je parlais de ma meute, mais je n'ai croisé l'alpha qu'une fois, quand j'étais petite. Forcément, puisque je ne suis pas née dans la meute ! C'est quoi son nom, déjà ? Un nom d'oiseau, un bel oiseau, mais pas réel... bah, ça me reviendra. Je dépose ma proie dans la neige, j'espère que le froid vas la conserver. Puis je me couche non loin. J'écoute la respiration paisible de quelques autres loups qui dorment. Nous ne sommes pas très nombreux. Je ferme les yeux, rassurée de pouvoir enfin dormir sans risquer d'être attaquée, et je somnole, sans sombrer tout de suite dans les bras de Morphée.